Ça ne se mange pas !

Voilà ce qu’on m’a toujours dit. Et pourtant elle parait si charnue.

Comme si la couleur pouvait en dire long !

J’ai déjà goûté une peau blanche sous un soleil éclatant. Une peau flottée par le vent, immaculée sous ce soleil de début d’été. Un coin de nuque sous ce grand noyer malmené par les hautes herbes.

La voiture était restée dessous. Nous ne nous étions pas vraiment éloignés, comme par peur de chavirer sur cette mer verte.

Lorsque je vois cette fraise je repense à ça.

Cette peau si blanche, ce soleil vif et cette envie d’y goûter.

Cette fraise martienne est comme une madeleine de Proust ! Qui l’eu cru ?

Quand j’étais petite je me servais des livres comme de murs et cloisons d’une maison éphémère.

C’est ainsi qu’en plein Vol 714 pour Sydney, un playmobil en tong s’est mis à sauver les bijoux de la Castafiore.