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Demander sa main

Vendredi, 1. octobre 2010 14:09

Je ne sais pas photographier les humains.  C’est compliqué. Surtout les visages. Ceux de ma connaissance  et ceux parfois plus envoutants, anonymes de la rue.

J’ai alors pensé à commencer par leurs mains. L’autre partie de notre corps qu’on laisse visible. que l’on soigne parfois, que l’on pare pour certaines.

Des opportunités dans une grande ville comme celle-ci, il n’en manque pas. Rien que dans le métro. Après c’est une question de courage.

main douce et pailletée.

main ferme et calleuse.

main agitée et malmenée.

elles me parlent toutes, me racontent une histoire brève. comptine du matin.

Mais une fois dans la rame, je plonge aussitôt mon nez dans un livre pour éviter d’avoir des occasions alors que lorsque j’arrive à m’asseoir sur dans un carré,face-à-face, mains vers mains, il faudrait simplement demander à la personne en face, quelle qu’elle soit, la permission de donner une voix à ses mains.

ou peut être même qu’ à une seule.

Même sans parler, par je ne sais quel signe, il faudrait simplement le courage de lui demander sa main.

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Fumeur

Jeudi, 18. février 2010 17:35

J’ai toujours admiré les fumeurs de cigarettes roulées pour leur calme.

Ce matin, je crois que j’ai voyagé avec le champion du monde de la catégorie. Juste en face de moi assis sur un strapontin d’une rame de métro, j’étais bien placé et j’ai eu droit à la démonstration d’un roulage de cigarette sous le signe de la tranquillité.

J’en ai profité, il n’est pas tous les jours donné de voir cela. Les gestes étaient lents et précis, des gestes qui permettent à la mémoire de faire son travail d’archivage et de stockage.

Si vous voulez savoir, il faut garder d’une main, avec trois doigts,  le papier à cigarette ouvert pour recueillir les tas de tabac récupérées par l’autre main dans le paquet. Il faut ensuite étaler le tabac sur toute la longueur du papier en séparant les brins les uns des autres. Transformer les plus gros tas en filet de tabac, patiemment. L’ensemble doit être homogène.

Mais c’est pendant le roulage qu’il ne faut rien perdre des yeux. Cela commence tout doucement pour que le brun se tasse au fond du papier blanc en gardant les doigts bien au bord de la feuille. Sans vraiment rouler. Par a coups. Puis les allers et venu entre les doigts se font plus ample et c’est le coup de langue précis sur le bord de la feuille qui dépasse encore qui achève de donner la forme à la cigarette.

Ensuite il faut retirer le tabac qui dépasse de chaque bout, et le laisser tomber dans le paquet laissé justement ouvert sur les genoux.

Celui qui laisse le paquet ouvert, je veux dire, qu’il ne l’a pas directement rangé après avoir pris son tabac nécessaire, celui là, possède déjà un peu de pratique, il a de l’expérience. Par contre il ne peut prétendre au titre de champion du monde.

Le champion du monde, se distingue au moment de mettre la cigarette à la bouche, car, ce moment, correspond invariablement, à l’ouverture des portes du métro sur la station qu’il cherchaient à atteindre. C’est juste le moment où il n’y a plus rien à faire pour créer sa cigarette et qu’il ne reste plus qu’à sortir pour se la fumer.

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